L'Amerzone

Solution complète du jeu - Daniel Ichbiah

 

1 Le testament de l’explorateur

Une route de campagne bretonne sous la brume, vue d’avion... Sur la presqu’île de Langrevin, le temps est à l’orage. Nous suivons la progression d’un cycliste qui grimpe vaillamment une petite côte sur sa bicyclette mal huilée. Ce vaillant postier, un binoclard quelque peu désabusé vous interpelle :

- C’est vous le journaliste, pas vrai ? J’ai donné votre lettre l’autre jour. Le professeur l’a sans doute lu. Il en a reçu une autre ce matin. Je l’ai mise dans sa boîte. C’est une lettre du Muséum. Ah... les lettres du Muséum, c’est jamais des bonnes nouvelles. Vous n’aurez qu’à la lui monter. Il a du mal à se déplacer, vous savez. C’est un vieux monsieur, enfin, vous voyez ce que je veux dire. Si vous voulez mon avis, faudrait qu’il voit un docteur. Enfin, moi ce que j’en dis...

Une fois le facteur reparti, une flèche apparaît sur la droite de l’arbre, vous invitant à aller de l’avant. Dirigez-vous vers le Phare des Rochers Noirs, là où réside le professeur Valembois. Après tout, vous avez fait le voyage jusque dans ces lieux afin de l’interviewer à propos d’une terre oubliée, l’Amerzone. Ce scientifique y a voué son existence et il en d’ailleurs payé le prix. En vous rapprochant du phare, vous pouvez entendre le bruit des vagues venant se fracasser sur les rochers. En ce mois d’octobre, le vent est agité et la navigation doit être périlleuse le long des côtes.

 

Légende : Lorsque le curseur passe devant l’enveloppe, il se transforme en main, afin de vous inviter à saisir cet objet.

 

Une fois devant la grille, vous apercevez la lettre du Muséum évoquée par le facteur. En baladant le curseur dessus, vous voyez apparaître l’icône d’une main. Cliquez pour prendre l’enveloppe. Elle passe dans votre inventaire.

Cliquez sur le bouton droit de la souris[1] afin d’ouvrir l’inventaire. Sélectionnez la lettre envoyée par le Museum d’Histoire Naturelle du Jardin des Plantes.

Dans ce courrier qu’il adresse à Alexandre Valembois, Edouard Mulot, le Conservateur se montre peu complaisant envers le professeur. Il explique sans prendre de gants que l’exploration de l’Amerzone envisagée par Valembois est hasardeuse. Il évoque également un contentieux datant d’une longue période et lié à « l’empirisme fallacieux » du professeur. Edouard Mulot rappelle que le Muséum a eu à pâtir de l’expédition organisée par Valembois dans les années trente, qui engendra son lot de déceptions et de risées. Et de conclure par une mise en garde contre ce que le Conservateur juge comme « une entreprise où la fantaisie aventureuse prend le pas sur l’austère rigueur scientifique. »

Après avoir rangé la lettre, ouvrez la grille. Dans la cours, une immense ancre est posée contre le sol et son ombre se dresse sur les briques du phare.

Ouvrez la porte du phare.

Quel drôle d’endroit pour une rencontre... Le type de demeure qu’affectionnerait un fantôme sans domicile fixe. Une bicyclette est parquée le long d’un escalier. Devant la roue avant, se trouve un marteau. Prenez-le.

Montez l’escalier de  bois dont certaines marches craquellent sous votre poids. Vous arrivez dans une cuisine baignée par une douce lumière qui fait ressortir les teintes du parquets. Devant vous se trouve un petit évier.

Un vieil homme est affalé sur sa table, derrière un phonographe dont le pavillon diffuse une mélopée lancinante à l’accordéon. C’est le professeur Valembois. Lorsque vous tapotez sur son chapeau afin de le réveiller, il lève sa tête livide, semble regarder vers un lointain hypothétique et tente de s’exprimer entre deux éternuements. Sa peau est ridée et son épiderme évoque une texture de papier mâché. Ses yeux fatigués laissent transparaître la vision fanée d’un idéal trop longtemps pourchassé...

Le professeur marmonne péniblement quelques mots dont le contenu paraît encore sibyllin :

- Vous êtes le journaliste... L’Amerzone... L’Amerzone... Trop tard, trop tard. C’est fini pour moi, je n’ai plus la force, vous comprenez ? De toute façon, personne ne m’a jamais cru. Après toutes ces années, c’est incroyable, l’oeuf est toujours vivant. Vivant ! J’avais décidé de le ramener là-bas en Amerzone. Mon expédition est prête et j’ai tout prévu jusqu’au moindre détail. Mais je n’ai plus la force. Il faut que vous y alliez à ma place... Ramenez l’oeuf des oiseaux blancs en Amerzone, je vous en prie !

 

Légende : A défaut de pouvoir interviewer le professeur Valembois, vous avez le privilège de capter ses dernières paroles marquées par une obsession : ramener un mystérieux oeuf en Amerzone...

 

Bigre... Vous étiez venu sur la demande de votre rédactrice en chef dans le cadre d’une interview et vous voilà parachuté dans une aventure d’une autre dimension. Comment savoir si l’enjeu en vaut la chandelle ? Le Conservateur du Museum n’a-t-il pas raillé les méthodes du professeur et le caractère fantaisiste de ses recherches ? En tout cas, votre curiosité est piquée et vous avez envie d’en savoir plus. Une chose est sûre : le professeur ne vous en dira pas plus. Il paraît clair que vous avez entendu ses dernières paroles.

Retournez-vous vers l’évier. Sur votre gauche, sous un tableau représentant un ciel de brume, vous pouvez apercevoir une petite table sur laquelle est posée un cadre avec le portrait d’une femme de type indien. En regardant cette photographie de plus près, vous pouvez voir un visage serein, bardé de stries légères en travers. Le cliché est daté de 1933. Le nom de la femme, Yékoumani, est inscrit en lettres italiques. Un amour de jeunesse ?

A droite de la table où repose l’explorateur se trouve un buffet dont un tiroir est demeuré ouvert. Vous en retirez deux lettres. Examinez leur contenu.

La première lettre provient de la Mission de Pueblo et s’étend sur quatre pages. Datée du 12 avril 1998, elle est adressée par un dénommé David Mackowski. Ce prêtre commence par s’étonner : 50 années se sont écoulées avant qu’il ne reçoive des nouvelles de Valembois. 50 années... Cela nous ramène aux alentours de 1936 et à la fameuse expédition extrêmement controversée qu’a évoquée le conservateur du Muséum d’Histoire Naturelle.

Mackowski s’inquiète de voir un vieillard tel que Valembois se lancer dans une expédition à travers la forêt et les marais de l’Amerzone, que lui aussi juge « hasardeuse », voire mortellement dangereuse. Décidément !... Mais au début de la page 2 de sa lettre, se trouve un élément d’intérêt :

« je pense partager avec toi ce sentiment de culpabilité envers ce pauvre pays d’Amerzone : nous avons commis beaucoup d’erreurs que seule notre jeunesse peut expliquer. »

Quelles erreurs le prêtre et le professeur ont-ils pu perpétrer pour que l’un des deux ait encore à coeur de les réparer un demi-siècle plus tard ? Mystère. En tout cas, Mackowski a été gagné par l’amertume et semble avoir fait une croix sur ses rêves d’adolescents. Le prêtre ne croit plus en l’existence des oiseaux blancs et il se gausse de la naïveté de son ami Alexandre à leur sujet. Il ajoute que l’Amerzone mythique, celle que Valembois a pu connaître a bien changé, comme en proie à une sorte de malédiction. Il termine en indiquant qu’il accueillera tout de même avec plaisir le professeur dans sa mission de Pueblo.

L’autre lettre provient du Palais de la Présidence de la République de l’Amerzone. Le colonel Garciello se permet de répondre à la place du président Alvarez que l’auteur de la missive décrit comme souffrant. Nous y découvrons que Alexandre Valembois a fait la demande d’un visa pour l’Amerzone. Le colonel Garciello refuse formellement d’accorder un tel sauf-conduit et affirme son opposition à toute recherche scientifique relative à la prétendue existence des oiseaux blancs. Il insiste sur le fait que cette mythologie indienne « contribue à maintenir nos concitoyens de souche indigène dans un état d’esprit incompatible avec la marche forcée que notre pays a entreprise vers le progrès et la modernité. »

Hmm... La lecture de cette dernière lettre laisse un arrière-goût déplaisant. Dans quel type de régime un responsable militaire se permet-il de répondre au courrier lorsque le président est alité ? Sûrement pas dans une démocratie. D’ailleurs, le colonel Garciello s’exprime dans un parler faussement cordial et autoritaire qui n’est pas sans rappeler celui dans lequel se complaisent les dictateurs sûrs de leur fait. Le mépris qu’il professe ouvertement pour les autochtones de l’Amerzone, couplé avec la pulsion qu’il semble insuffler vers la modernisation du pays, laisse entrevoir un régime absolutiste qui n’hésite pas à recourir à la force pour atteindre ses buts. La malédiction qu’évoquait le prêtre Mackowski pourrait-elle être lié à l’autoritarisme fier et volontariste du colonel Garciello ?

S’il manquait une motivation pour vous rendre en Amerzone, celle-ci commence à poindre. L’opposition de Garciello à toute expédition scientifique auprès des indigènes cache une réalité peu honorable. Mine de rien, l’envie d’aller faire un tour sur ces terres au-delà des océans s’insinue en vous. Il reste à trouver quels sont les éléments que Valembois a pu rassembler pour son expédition : une carte, un bateau ou un avion, des notes de voyages...

En vous retournant vers l’escalier en colimaçon, votre regard est attiré par un téléphone mural. Approchez-vous de celui-ci. Décrochez le combiné.

Quel numéro composer ? En fait, vous n’en connaissez qu’un. Celui qui figurait sur la lettre adressée par le Muséum d’Histoire Naturelle : 03 46 52 81 79.

Le conservateur Edouard Mulot décroche à l’autre bout. Vous vous faites passer pour Valembois. Dès qu’il entend ce nom, Mulot entre dans une colère noire et invective le professeur, affirmant que le Muséum n’a ni le goût ni les moyens de cautionner ses fumisteries aventureuses. Visiblement, Valembois avait le don d’exaspérer ces messieurs du Muséum...

Vous n’avez plus rien à faire dans la cuisine. Empruntez l’escalier en colimaçon afin de monter à l’étage supérieur.

Tout un mur de ce deuxième étage est occupé par un grande bibliothèque. Sur le bureau du professeur, vous pouvez apercevoir un livre dans lequel figure des portraits d’un oiseau : le rocco, femelle et mâle. Le fameux oiseau blanc ? Peu probable, eu égard au plumage sombre qui est représenté.

Juste à gauche de ce livre se trouve un grand cahier à la couverture tachetée, intitulé : « Voyage en Amerzone ». Prenez-le.

A l’intérieur de ce carnet de voyage, vous allez apprendre un grand nombre de faits essentiels pour la suite de votre aventure. Préparez-vous à une longue lecture...

Valembois est né en juin 1904. Ce docteur en zoologie avait donc 94 ans en 1998 ! Son voyage en Amerzone s’est déroulé de 1932 à 1934. Ses notes sont divisées en cinq parties :

1.             Le voyage et ses préparatifs

2.             Pueblo

3.             Le fleuve Amerzone

4.             Chez les Ovovolahos

5.             Marais et volcans

En tournant les pages, vous arrivez sur une feuille dédiée à l’oie d’Amerzone. Dans la mesure où celle-ci migre chaque année vers le delta du fleuve Amerzone, Valembois conseille de suivre le même cap pour atteindre les rivages de ce monde.

Une autre page datée du 19 octobre 1932 montre David (probablement Mackowski) et un dénommé Antonio (Alvarez, à n’en point douter) regardant les oies s’envoler vers l’Amerzone.

 

Légende : C’est au moyen de cet engin, un bateau capable de voler, l’Hydraflot, que Valembois a entrepris son voyage vers l’Amerzone.

 

Un peu plus loin dans le carnet de voyage, Valembois décrit le départ de l’expédition en octobre 1932 au petit matin. La page est agrémentée du dessin d’un étrange appareil, l’Hydraflot qu’il dit avoir inventé. L’image pointe sur quatre zones cruciales : le grappin, le démarreur, le klaxon et aussi sur un disque qu’il faut visiblement introduire sous un écran. Le dessin semble également indiquer qu’il faut marquer un angle de 5° par rapport à la verticale pour lancer l’hydraflot.

Une autre page parle de « l’île des échoués » autour de laquelle de nombreux cachalots ont élu domicile. Vous apprenez que l’Hydraflot aurait heurté l’un de ces cétacés en approchant de la passe qui commande l’accès de l’atoll. Le dessin montre que l’engin a bien failli se renverser à la suite d’un tel choc. Quelques pages plus loin, vous découvrez que cette île constituée de récifs coralliens est un passage obligé pour prendre du carburant. Mais Valembois indique plus tard que l’Hydraflot a fortement souffert de la collision avec le cachalot et le 25 octobre, il ajoute qu’il a perdu tout espoir de le réparer. Un mois passe. Finalement, le 24 novembre, un baleinier péruvien accepte d’emmener Mackowski et Valembois en Amerzone. Sur cette page, le professeur a dessiné les visages de ses compagnons de route : celui, barbu, de David Mackowski, et celui, moustachu d’Antonio Alvarez, l’homme qui est devenu président d’Amerzone par la suite.

Le débarquement sur les rives de l’Amerzone a eu lieu le jour de Noël, ce qui a donné lieu à la représentation de fringants crocodiles. L’expédition a alors rejoint Pueblo, un village bâti sur un ancien fort, doté d’une unique voie de communication, une ligne de chemin de fer, et dont le marché rassemble toute la population de la région. En zoologiste consciencieux, Valembois a représenté plusieurs plans d’une espèce locale de vautour. Il a également consacré une page entière aux diverses formes d’un insecte repoussant, le cafardus horribilis, auquel les indigènes attribuent des vertus apaisantes.

C’est au cours du 1er janvier 1933 que Valembois a entendu parler des étranges oiseaux blancs. Un métis habitant dans la jungle, Luis Angel, a accepté de lui servir de guide vers les volcans où ils résident. Mackowski et Alvarez sont demeurés sur place.

Au fil des pages, vous découvrez le dessin d’autres animaux, dont un mystérieux ventousier dont la trompe est en mesure de s’allonger afin d’attraper des insectes, ou encore le porcopotamus, sorte d’hybride entre le porc et l’hippopotame, le buffle tricorne, le rhinopotamus, le pêchosaure. Le fleuve Amerzone apparaît comme un véritable labyrinthe, nécessitant la présence d’un guide aguerri pour progresser dans ses méandres.

Le 19 février 1933, Valembois a atteint les chutes de l’Amerzone. Trois jours plus tard, il a aperçu un village, celui des Ovovolahos. Ses habitants l’ont recueilli et l’ont patiemment soigné d’une fièvre que l’explorateur avait contracté sur place, une fièvre inhibant l’usage des sens. Ces indiens, les Ovovolahos, sont décrits comme pacifiques.

 

Légende : Vous avez aperçu la photographie de cette indigène dans la cuisine où se trouvait Valembois. Le professeur a dessiné cette femme avec tendresse et l’ombre d’une passion transparaît dans ces traits que le fusain a tracés, comme une caresse sur la feuille.

 

Sur la page daté du 6 avril 1933, vous reconnaissez le visage de Yékoumani, cette belle indigène dont la photographie est toujours présente à l’étage inférieur du phare. Il est clair que Valembois a passionnément aimé cette splendide nymphe, représentée avec la pudeur d’un coeur attendri, en dépit de sa nudité naturelle.

Mais quelques pages plus loin, nous commençons à percevoir quelle a pu être l’une des erreurs commises par le voyageur scientifique. Valembois a enseigné à ces indiens quelques « rudiments de civilisation », et a mis au point diverses machines capitalisant sur l’énergie produite par les chutes d’eau. L’une des pages décrit en détail un mécanisme ascensionnel permettant d’acheminer une embarcation vers le haut des chutes puis vers les marais. Valembois aurait-il contribué, bien malgré lui, à faire entrer les habitants de ces peuplades dans la « marche forcée vers la modernité » chère au dictateur Alvarez ?

 

Légende : L’oiseau blanc et son oeuf sont décrits dans cette page. Valembois y fait référence à une cérémonie opérée par un sorcier.

 

Sur la page datée du 1er juin 1933, Valembois parle de la découverte de l’oeuf de l’oiseau blanc. Cet oeuf, rapporté de la montagne par un jeune indien, a fait l’objet d’une manipulation par un sorcier, afin de le guérir d’une altération physiologique due aux vapeurs des volcans. Les plantes qui figurent sur la page suivante sont probablement celles qu’a utilisé le sorcier. Plus loin, Valembois explique qu’un rituel incontournable est lié à l’oiseau blanc : pour accéder au monde des adultes, chaque enfant doit recueillir  un tel oeuf près des volcans, puis le ramener en son lieu d’origine une fois la cérémonie effectuée.

Valembois évoque ensuite son départ vers les marais, une zone dangereuse qu’il est possible de traverser en chevauchant la girafe palmée, puis vers le sommet d’un volcan. Là-haut, après de longues semaines d’attente, il a enfin aperçu les oiseaux blancs...

 

Ceci termine la lecture de cet imposant carnet de voyages. Cette fois, il n’existe plus aucun doute quant à votre volonté d’aller voir de plus près l’Amerzone. Vous avez appris de très nombreuses choses en parcourant ces notes et il est clair qu’elles seront utiles pour votre expédition.

L’extase qu’a ressentie Valembois en percevant les oiseaux blancs est manifeste. Vous repensez alors aux phrases qu’il a prononcées avant de s’éteindre :

« Après toutes ces années, c’est incroyable, l’oeuf est toujours vivant. Vivant ! J’avais décidé de le ramener là-bas en Amerzone. »

Un oeuf d’oiseau blanc se trouve dans le phare. Le professeur s’était donc permis de subtiliser l’un de ces œufs à des fins d’étude scientifique ! Sans doute s’était-il  promis de le ramener un jour en Amerzone. Seulement voilà : après son en France, Valembois avait subi les quolibets de ses confrères et le Muséum d’Histoire Naturelle n’avait jamais accordé les crédits nécessaires à une nouvelle expédition. Le savant était donc devenu de plus en plus fébrile tant il était rongé par le remords.

 

Sur un petit bureau, à gauche de la fenêtre, un projecteur pointe vers un écran mural. Introduisez l’image dans le viseur. Vous reconnaissez l’image de Yékoumani. Mais oui... Le vieil homme avait une autre raison de s’accrocher désespérément à l’éventualité d’une nouvelle expédition. La femme de son coeur était toujours là-bas et sans doute se morfondait elle à attendre son retour. Le pauvre Alexandre Valembois a vécu pendant un demi-siècle en traversant un drame personnel intense, lié à l’incapacité de tenir une promesse, à l’impossibilité de revoir celle qu’il aimait et à la conscience d’avoir contribué à altérer le bonheur des peuples locaux.

Sur la droite du bureau se tient une grande échelle. Escaladez-la. Vous vous retrouvez sur une mezzanine qui surplombe la bibliothèque. Que de livres !... Votre regard est attiré par une pile de feuilles sur une table faiblement éclairée. Prenez-la.

Ces pages constituent le testament de Valembois. Il l’a laissé intentionnellement là, à votre égard. Ce que vous y lisez confirme ce que vous avez déduit de la lecture de son carnet de voyage. Antonio Alvarez, l’un des deux compagnons de route du professeur, est devenu un président despotique, un dictateur. David Mackowski était un jeune missionnaire jésuite qui « brûlait d’évangéliser les habitants de ces contrées oubliées du Créateur ». Nous comprenons mieux encore ce à quoi le prêtre faisait référence lorsqu’il évoquait leurs erreurs passées.

Dans son testament, Valembois reprend le récit de l’expédition depuis son départ en 1932, ce qui éclaircit certains points de son carnet de voyage. Il est à noter que dans ce texte, Valembois parle d’un départ en juin ce qui contredit la date du 22 octobre notée dans son carnet de voyage. Pas de doute, le docteur en zoologie était gagné par le gâtisme lorsqu’il a rédigé son testament. Il s’attarde plus particulièrement sur le mythe des oiseaux blancs, auquel certains obscurantistes bornés du Muséum n'ont pas voulu accorder foi : « Ce sont de majusteux voiliers du ciel ; leurs ailes sont immenses et grandissent toute leur vie mais ils ne possèdent pas de pattes. De toute façon, ils n’en auraient pas l’utilité : toute leur existence se passe dans les airs, ils planent interminablement profitant des courants ascendants créés par la chaleur des cratères et se nourrissent des nuées d’insectes qui montentg la nuit depuis les marais qui baignent le pied du volcan. »

Un peu plus loin, vous découvrez un passage crucial :

« Tous les trois ans, une des femelles de la colonie abandonne, sur le rebord du cratère, un oeuf unique qui, semble-t-il, contient à lui seul toute la génération suivante d’oiseaux blancs. C’est vous dire si la survie de cette espèce est aléatoire... »

Valembois s’attarde sur les Ovovolahos, ces indigènes qui ont perpétué la tradition ancestrale de guérison des oeufs d’oiseaux blancs - une mutation génétique qui annule les effets néfastes des gaz volcaniques.

Et oui... L’oeuf d’oiseau blanc qui est demeuré dans le phare de Valembois permettrait de faire revivre ce mythe qui paraît vital pour ces populations. Il pourrait redonner le goût du rêve, du merveilleux, du magnanime. De son retour en Amerzone dépend la survie de la génération future d’oiseaux blancs !

 

Vous marquez une pause dans votre lecture afin d’acquérir une certaine perspective par rapport à un tel flot d’informations. Vous vous sentez prêt à y aller. Le voyage paraît risqué mais suffisamment énigmatique pour donner envie d’explorer ces terres oubliées. Mais quelle histoire...

Vous reprenez la lecture du testament. Valembois s’attarde sur les soins que lui a prodigué une jeune Indienne, la délicieuse Yékoumani et il décrit avec une profonde nostalgie les jours merveilleux qu’il a passé au contact de celle qu’il aimait.

Hélas, l’orgueil du scientifique avait pris le pas sur la passion amoureuse lorsque Valembois avait assisté à la cérémonie de guérison de l’oiseau blanc. Animé par une étroitesse de vue fatale, il n’avait alors rêvé que d’une chose : rapporter un tel oeuf en France, afin qu’il soit exposé dans une salle du Muséum, jouir ainsi d’une gloire mondiale...

Valembois s’en était donc allé au sommet du volcan capturer l’oeuf de l’oiseau avant de s’enfuir  comme un voleur. Il n’avait jamais plus revu l’objet de son coeur.

La lecture des lignes qui suivent confirme ce que vous aviez soupçonné plus haut :

« Moi, Alexandre Valembois, j’ai commis une abominable forfaiture : j’ai volé leur oeuf unique et je l’ai rapporté en Europe... Pour assouvir une minable ambition personnelle, j’ai mis en péril l’existence même d’une espèce vivante exceptionnelle à tous points de vue et j’ai trahi la confiance d’une jeune Indienne qui, je le sais maintenant, était l’amour de ma vie. »

La suite, vous la connaissez... A son retour, Valembois n’a subi que quolibets et risées de la part de la communauté scientifique. L’Amerzone a sombré dans la dictature, sous la férule d’Antonio Alvarez.

Valembois avait tenté d’oublier toute cette histoire jusqu’à ce que le Muséum lui retourne l’oeuf et qu’il découvre alors... qu’il était encore vivant !

A l’aide de l’Hydraflot qu’il a perfectionné pour l’occasion, Valembois vous conjure ainsi de remporter l’oeuf en Amerzone, au sommet des volcans qu’il n’aurait jamais dû quitter.

 

Tandis que vous redescendez l’échelle qui vous ramène dans le bureau de Valembois, votre esprit est assailli de questions. Le professeur a parlé d’un engin qui servira pour le voyage, le fameux Hydraflot dont il dit avoir corrigé tous les défauts antérieurs. Il a également indiqué qu’un oeuf d’oiseau blanc avait été placé en lieu sûr, dans un endroit qui puisse garantir une température fraîche et constante.

Près du trophée de porcopotamus placé contre le mur, vous remarquez que l’escalier en colimaçon qui part de la cuisine poursuit son ascension vers un étage supérieur.

Vous arrivez au troisième étage du phare, dans une pièce qui évoque un bureau d’étude, avec une table à dessin inclinée sous une lampe. Sur celle-ci, vous pouvez apercevoir un schéma de l’Hydraflot. Des instruments de mesure sont posés dessus.

Sur un coin de mur, un écran vidéo permet de visionner une séquence qui vous donne la chair de poule. Le président Alvarez déclame un discours aux relents dictatoriaux devant un micro. Quel plaisir Valembois pouvait-il réellement trouver à visionner de telles images, comme pour se remuer le couteau dans la plaie ?

Ouvrez la porte et sortez à l’extérieur. Vous vous retrouvez sur une plate-forme métallique sous le ciel grisâtre. Un mécanisme de poulie est suspendu au dessus de votre tête. Les poulies descendent plus bas et semblent plonger vers un engin que vous apercevez faiblement, à travers les interstices du sol. Il s’agit probablement d’un monte-charge. Il n’est pas possible de le commander depuis la position où vous vous trouvez.

Prenez l’échelle, puis l’escalier et grimpez jusqu’au sommet. Vous parvenez à l’intérieur d’une tour de verre, munie d’un appareil de navigation : un volant de navire au-dessus duquel se trouve un mécanisme actionné par des leviers, permettant de constituer une combinaison de chiffres.

Le fonctionnement de cet appareil est simple :

¨              la manette de gauche fait avancer les chiffres de l’un des engrenages

¨              la manette de droite permet de changer l’engrenage moteur, afin de pouvoir modifier selon le cas les centaines, dizaines ou unités.

Il faut vraisemblablement introduire un code pour orienter la plate-forme de lancement de l’Hydraflot, mais lequel ? Le carnet de note a indiqué qu’il fallait prendre pour référence le vol des oiseaux blancs et la migration de ceux-ci s’effectue en automne. Hmm... L’observation des environs laisse clairement entrevoir que nous sommes à une telle période de l’année. Il reste à trouver une lunette de vue.

Redescendez l’escalier. Sur ce niveau, marchez le long du bastingage jusqu’à la longue vue. Dans le viseur, vous pouvez apercevoir une nuée d’oiseau - les fameuses oies de l’Amerzone ? - vers la position 91 ou 92°. Vous savez qu’il faut ajouter 5° pour obtenir la bonne orientation. Remontez jusqu’à la tour de navigation. Essayez les nombres 96 et 97. A chaque fois, tentez de manipuler la roue directionnelle. Vous constatez qu’elle demeure inerte. La position de repérage doit peut-être se trouver dans l’axe de vision d’une autre longue vue... Une longue vue qui ferait face à la mer plutôt que pointer latéralement.

Hélas, l’exploration des environs immédiats ne permet pas de trouver une autre lunette. L’indice qui nous manque doit se trouver ailleurs.

Il est temps d’aller explorer d’autres parties du phare ; il faut de toute façon localiser la cachette de l’oeuf de l’oiseau blanc et l’emplacement de l’Hydraflot.

Redescendez par l’escalier et l’échelle, puis entrez dans la petite pièce du troisième niveau. Descendez jusqu’à la cuisine par l’escalier en colimaçon. Sur la table où repose Valembois, l’aiguille du phonographe qui a atteint la fin du microsillon fait résonner un craquement répétitif et obsédant. Prenez l’escalier afin de regagner l’entrée du phare.

Alors que vous arrivez en bas, vous repensez à un indice évoqué dans le carnet de voyage de l’explorateur. L’une des pages montrait David Mackowski et Antonio Alvarez regardant les oies s’envoler vers l’Amerzone...

 

Légende : Les oies s’envolent à un angle situé approximativement vers 145° par rapport à la position du phare vers la mer.

Légende : Vous voici plus ou moins à l’emplacement depuis lequel Mackowski et Alvarez ont regardé les oies prendre leur départ.

 

Ouvrez la porte pour sortir du phare et passez la grille ouverte. Avancez une fois sur le chemin puis retournez-vous. Vous voici placé à un point similaire à celui adopté par Mackowski et Alvarez un demi-siècle plus tôt. Les oies entamaient leur migration selon un angle intermédiaire entre 90° et 180° - aux alentours de 145°. Il pourrait être judicieux d’essayer les valeurs situées entre 135 et 155° afin d’en avoir le coeur net. Bien évidemment, vous vous souvenez qu’il faut ajouter 5° pour trouver l’orientation correcte de l’Hydraflot - Valembois avait en effet indiqué dans son carnet une différence de 5° entre l’angle de visée perçu depuis le phare et celui du vol des oies.

Remontez au sommet du phare et entrez dans la tour de verre. Approchez-vous du mécanisme permettant d’indiquer l’angle d’orientation et introduisez 140 (soit 135 + 5) sur en actionnant les manettes. Manoeuvrez la roue : rien ne se produit. Essayez la combinaison 141. Elle n’est pas plus efficace. C’est en arrivant à 145 que vous obtenez un résultat : la roue consent alors à tourner !

 

Légende : Le chiffre correct pour orienter la plate-forme de lancement del’Hydraflot est 145° soit 140° (angle de départ des oies) plus 5°.

 

Il n’est plus possible à présent d’actionner la roue, ce qui confirme que l’angle adopté, 145° est bien le bon. Ainsi donc, pour se rendre vers le delta du fleuve Amerzone, les oies suivent un cap situé à 140° par rapport au phare de la presqu’île de Langrevin[2].

Redescendez jusqu’au niveau de l’entrée du phare, là où Valembois avait parqué sa bicyclette. Sur le sol, se trouve une trappe que vous pouvez soulever.

Vous vous retrouvez dans le sous-sol du phare. L’endroit est humide et sombre. Un peu de lumière ferait le plus grand bien. Par bonheur, la manette placée près du mur permet d’éclairer ces parties souterraines.

 

Légende : Avant de vous aventurer plus loin dans le sous-sol du phare, pensez à activer la lumière.

 

Avancez jusqu’au bout du couloir. Descendez les marches de l’escalier métallique en colimaçon. Le couloir mène jusqu’à une porte blindée baignée par une lumière rouge. Cet accès doit s’ouvrir au moyen d’une combinaison mais la façon d’indiquer celle-ci n’est pas apparente. Peut-être l’ouverture est-elle commandée par un autre mécanisme ?...

Remontez les marches. Sur votre gauche, vous pouvez apercevoir une petite issue latérale. La porte est ouverte et un faisceau de lumière dépasse de l’intérieur.

Entrez dans cette petite pièce. Un micro-ordinateur vétuste, comme l’on pouvait en voir vers la fin  des années 70, trône sur un bureau de bois. Sur le mur opposé se trouve un panneau électrique. Appuyez sur le  bouton rouge ou sur la manette afin de relayer l’électricité aux machines présentes en ces lieux.

Prenez la disquette qui se trouve sur la table. Appuyez sur le bouton qui se trouve sur l’unité centrale, installée verticalement sur la gauche du panneau électrique. Approchez-vous de l’écran et appuyez sur le bouton placé sous l’écran. La mention « Hydraflot OPERATING SYSTEM » vient s’afficher sur l’écran vert monochrome.

Introduisez la disquette dans la fente.

 

Légende : La date de naissance de Valembois (28 06 04) est le mot de passe qui donne accès à la pièce protégée par une porte blindée.

 

L’ordinateur vous demande d’introduire un mot de passe sur six chiffres. Quelle combinaison pourrait être la bonne ? Peut-être une date. Valembois a pu utiliser une date chère à son coeur, comme celle du départ en Amerzone : 22 octobre 1932 (221032). Introduisez une telle combinaison puis cliquez sur *. Un petit bruit se fait entendre, tandis que l’ordinateur lit la disquette. Hélas, l’écran renvoie le message : CODE ERRONE. Cliquez sur la flèche orientée vers la gauche pour effacer les chiffres et tenter une autre combinaison. Essayons la date de la photographie prise de Yékoumani (060433), celle de la découverte de l’oiseau blanc (010633)... Aucun de ces essais n’aboutit.

Il est connu qu’un grand nombre de gens choisissent comme mot de passe une référence évidente, afin d’être sûr de ne jamais l’oublier. Valembois aurait-il pu utiliser une suite de chiffre aussi simple que sa date de naissance ? En tout cas, cela vaut le coup d’essayer. Tapez 280604. Cette fois, un message nous invite à valider un tel mot de passe.

La fenêtre de lecture de la disquette apparaît. Cliquez sur LOAD (charger) pour en transférer son contenu dans la mémoire. Vous apercevez alors l’image d’une porte blindée en train de s’ouvrir. On ne saurait être plus explicite !

Descendez jusqu’à la porte blindée et ouvrez-la. Vous découvrez l’emplacement d’un monte-charge. Le fameux monte-charge dont les poulies sont installées au troisième niveau du phare.

Alors que vous vous apprêtez à entrer dans le monte-charge, votre attention est attirée par une barre de fer posée à terre. Prenez-la ; elle doit probablement avoir une utilité.

Entrez dans le monte-charge. Le panneau muni d’une flèche rouge semble indiquer la desserte de trois étages, celui auquel il est actuellement situé étant le plus haut. Actionnez la manette. L’ascenseur descend, ralentit très légèrement en arrivant à un niveau intermédiaire avant de continuer jusqu’au niveau inférieur. Il doit exister une méthode pour atteindre l’étage médian mais pour l’instant, vous ignorez laquelle.

Une fois en bas, retournez-vous. Une lumière rouge diffuse éclaire la porte qui se trouve en face de la sortie. Après l’avoir ouverte, vous découvrez la base marine où vous attend, majestueux, le bel Hydraflot, dans le bassin qui lui sert de port d’attache.

 

Légende : Voici donc le fameux Hydraflot qui va vous mener en Amerzone..

 

Quel étrange engin, hybride d’avion et de bateau à moteur... Tandis que vous approchez de sa base, vous pouvez admirer ses ailes qui rappellent celles d’une chauve-souris, ses turbines postérieures, sa coque blanche et arrondie.

Depuis la jetée près de l’aile droite, vous pouvez apercevoir une passerelle surélevée qui mène à la cabine. Montez sur ce passage et dirigez vous à l’intérieur de ce poste de pilotage.

Dans la cabine, vous vous retrouvez face à un ordinateur de bord. Peut-être la disquette trouvée plus haut fonctionne-t-elle également sur cet appareil ? A toutes fins utiles, introduisez-là dans la fente située sous l’écran.

L’ordinateur de bord vous invite là encore à transférer le contenu des fichiers dans sa mémoire. Cliquez donc sur LOAD.

Un écran plutôt impressionnant apparaît alors - il vous demande dans quel mode vous désirez opérer l’Hydraflot ?

¨              AVION

¨              HELICOPTERE

¨              VOILIER

¨              GRAPPIN

¨              SOUS-MARIN

¨              BARQUE

Lorsque Valembois parlait des améliorations apportées à son Hydraflot, il ne parlait pas à la légère. A présent, l’appareil a été conçu afin de pouvoir s’adapter aux diverses situations que vous ne devriez pas manquer de rencontrer au cours de cette aventure.

Si vous essayez d’activer l’un de ces modes, vous découvrez que depuis cette station de départ un seul est disponible, le mode AVION. Sélectionnez-le. L’Hydraflot demande d’introduire les coordonnées d’orientation pour son vol. Frappez l’angle découvert plus haut : 145. Confirmez la destination.

L’Hydraflot refuse de démarrer et c’est tant mieux. Il indique qu’il manque un élément crucial dans sa checklist : l’oeuf. Valembois a tout prévu. De toute façon, vous n’aviez pas l’intention de partir sans avoir déniché cet oeuf mythique. Autrement, à quoi bon se lancer dans une telle expédition ?

Sortez de l’Hydraflot.

FACULTATIF : Au bout de la passerelle, si vous empruntez la petite plate-forme qui s’enfonce dans le tunnel sur la gauche, vous parvenez jusqu'à un ascenseur. Il s’agit du monte-charge dont vous avez aperçu la cage depuis le troisième niveau du phare. Si vous montez d’un étage, vous pouvez trouver la longue vue pointant vers la mer et sur le vol des oies de l’Amerzone et vérifier ainsi que l’angle de référence est bel et bien 140°. Revenez ensuite vers l’Hydraflot.

 

Sur la partie gauche de la base marine - par rapport au point où vous êtes entré - se trouve une cabine avec de grandes vitres. Entrez à l’intérieur. Sur une première table inclinée, figure un croquis de l’Hydraflot.

Sur la droite, un plan a été abandonné sur un table. Et il est riche en enseignements...

 

Légende : L’oeuf se trouve à un étage intermédiaire qu’il est possible d’atteindre à partir du monte-charge.

 

Ce schéma est intitulé « Ascenseur Base marine ». Il confirme bien que le monte-charge dessert trois niveaux. Et celui qui se trouve au milieu conduit bel et bien à l’oeuf.

Cet œuf a même été placé, de manière judicieuse, sur une plate-forme roulante qui descend les rails menant vers la base marine. En d’autres termes, il est prêt pour un embarquement à bord de l’Hydraflot.

Il ne reste plus qu’à trouver le moyen de faire stationner le monte-charge à l’étage médian.

 

Retournez dans le monte-charge. Actionnez la manette pour remonter à l’étage supérieur. Une fois de plus, l’appareil marque un léger ralentissement en passant au niveau intermédiaire. Mais comment parvenir à arrêter l’ascenseur là ?

Vous êtes alors saisi d’une intuition : la barre de fer que vous avez attrapée en entrant pour la première fois dans ce monte charge pourrait-elle servir à bloquer la descente ? Pour en avoir le coeur net, prenez là. Lorsque vous l’approchez du bas du mur situé à gauche au panneau de commande, vous trouvez une interstice dans laquelle il est possible d’enficher cette barre.

 

Légende : Il faut insérer la barre de fer en cet emplacement afin de bloquer la descente du monte-charge.

 

Mais oui !... Evidemment. Le simple crochet qui dépasse du mur va permettre de bloquer la descente du monte-charge jusqu’au niveau inférieur. Vérifions tout de suite cette hypothèse en actionnant la manette commandant la descente.

L’ascenseur démarre son mouvement et marque une pause. Si vous observez le plafond du monte-charge, vous pouvez constater que le crochet bloque bel et bien le mouvement de l’appareil.

Retournez-vous. Aïe... Vous voilà confronté à un mur de pierres. Une chose attire toutefois votre attention : les blocs d’aspect gris sont d’une matière différente des briques environnantes. Comme si l’on voulait vous inviter à percer cette barrière artisanale.

Cela tombe bien, car vous disposez de l’outil adéquat dans votre inventaire : le marteau récupéré dans la cour d’entrée du phare de Langrevin. Il suffit de frapper quelques coups pour fracasser ce mur de fortune.

C’est avec une certaine émotion que vous avancez sur la passerelle en direction de l’oeuf de l’oiseau blanc. Ouvrez la porte. Comme prévu : l’oeuf est là, dans cette pièce réfrigérée, prêt à descendre la pente, sur une plate-forme à roulettes.

 

Légende : En actionnant le levier, vous enclenchez la descente de l’oeuf vers l’Hydraflot. Valembois a organisé les choses avec talent !

 

Approchez vous du levier et abaissez-le. La petite desserte qui maintient l’oeuf entreprend de rouler jusqu’à l’étage inférieur, au niveau de l’Hydraflot. Le soin apporté par une telle mise en scène laisse à penser que Valembois n’était réellement pas un esprit léger. Il y a de la grâce, dans un tel soin des détails. Avouons-le, ce perfectionnisme est plutôt rassurant, dans la mesure où il faudra manoeuvrer un engin développé par le même esprit créatif.

 

Retournez dans l’ascenseur. Actionnez la manette afin de remonter, puis retirez la barre de fer. Enclenchez à nouveau la manette pour redescendre jusqu’à la Base Marine.

L’oeuf est bel et bien arrivé jusqu’au niveau de l’Hydraflot. Mais comment l’installer dans l’appareil ? Pas de panique, Valembois a dû prévoir un mécanisme à cet effet.

Sur la droite de l’oeuf et de l’Hydraflot, vous pouvez avancez jusqu’à une échelle. Montez jusqu’à un promontoire. Une plate-forme se meut depuis les hauteurs, un grappin descend jusqu’à l’oeuf pour le saisir puis va le placer dans l’Hydraflot ! Une fois de plus, c’est une jolie démonstration de la maîtrise technique à laquelle était parvenu Valembois.

 

Légende : En actionnant ce levier, vous déclenchez un mécanisme de levage sur poulies qui va aller prendre l’oeuf pour le déposer délicatement dans l’Hydraflot.

 

Tout est prêt pour le départ. Il ne reste plus qu’à gagner la cabine de pilotage et à opérer une nouvelle fois la mise en route de l’appareil. Cette fois, une fois la disquette introduite, l’ordinateur constate que tout est en ordre pour le départ. Cliquez sur AVION pour démarrer. Introduisez les coordonnées (145) pour orienter l’Hydraflot puis confirmez la destination.

L’Hydraflot roule sur sa plate-forme souterraine, ralentit, reprend de la vitesse tandis qu’il gagne les extérieurs. Il pivote alors selon la direction souhaitée, largue ses fusées de démarrage et entreprend son voyage, sur la piste des oies de l’Amerzone...

 

L'Amerzone - 2ème partie

 



[1] Sur la version Macintosh, c’est la barre d’espacement qui ouvre l’inventaire.

[2] Il existe un autre indice permettant de trouver explicitement le nombre 140 en une autre partie du phare - voir plus bas.




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